Il était une fois, une planète appelée Terre, où tout était calme et paisible... mais un jour, le 28 novembre 1989 très précisément, une extra-terrestre dénommée Lili débarqua sur Terre, tout droit venue de la planète Lilitipus. Bien comme début, non ?
Non, plus sérieusement, mon pseudo c'est Lili (ah oui ?
), mais en vrai je m'appelle Esmeralda. Selon mes parents, aucun rapport avec le livre, la BD, le dessin animé ou la comédie musicale, juste l'envie de m'embêter pour le restant de mes jours (bon, ça, ils l'ont pas dit, mais je suis sûre qu'ils le pensent
). J'étais en quelque sorte la "dernière chance" de mes parents, car tous mes frères et soeurs sont morts à la naissance, et ma mère ne peut plus faire d'enfant (mes parents sont assez âgés...)... je resterai donc éternellement enfant unique. J'avoue que ça me fait de la peine, j'aurais tellement voulu donner ma place à quelqu'un d'autre... Je suis née le 28 novembre 1989 par césarienne à l'hôpital d'un petit village alsacien (au nom imprononçable pour toute personne non alsacienne
), et j'habite à une dizaine de km de Strasbourg .
A six ans, l'amour de ma vie arrive à la maison. Mon chien Obélix, un colley, mignon et très attachant.
A 7 ans, j'apprends que mon grand-père maternel est décédé. Ce moment restera à jamais gravé dans ma mémoire, quand je suis sur l'escalier et que ma mère s'approche doucement pour me le dire...
J'apprends également pourquoi je ne connaissais que lui, et pas mon grand-père paternel, qui lui est mort quand mon père avait 17 ans.
Côté cours, à ce moment-là tout se passe bien. Je suis plutôt du genre "première de la classe", surtout en français. Jusqu'au CM2, je suis souvent félicitée par mes profs dans les bulletins. Tout cela va faire que mes parents deviennent de plus en plus sévères avec moi. Ils sont habitués à d'excellents résultats, et depuis la sixième, si par exemple j'ai un douze, je me fais crier dessus.... c'est assez dur, il ne comprennent pas que c'est difficile.
En sixième, ça va assez bien. J'appréhendais un peu, mais je vais me faire un groupe d'"amies" (qui ne le sont pas vraiment, vous verrez pourquoi). Il y a une bande de 12 potes qui s'attaque souvent à moi (je suis pas très très belle physiquement, et dans notre société de m**** y a que ça qui compte... et en plus, il y avait aussi la jalousie pour mes résultats scolaires...). En cinquième, ça va un peu mieux, les maturités évoluent... mais la quatrième a été l'année où j'ai le plus souffert. Mes soi-disant "amies", me lâchent toutes, pour aller dans le fameux groupe. En gros, je me fais rejeter par environs vingt personnes en tout. Je peux vous dire que c'est dur, surtout que je ne comprenais pas ce qui s'était passé, je culpabilisais. Je ne le montrais pas, j’étais fière quand j’étais en cours, je faisais comme si ça ne m’atteignait pas. Mais une fois rentrée chez moi, je pleurais toutes les larmes de mon corps…. Subir les moqueries de tout le monde, c’est vraiment dur. Les remarques que je subissais déjà avant, du genre « intello » (alors que mes résultats baissaient, mais bon, faut savoir que quand on est myope, qu’on a des lunettes et qu’on a de bonnes notes en français, on est automatiquement cataloguée comme intello), « faudra envisager la chirurgie esthétique un jour », ça fait déjà pas vraiment plaisir, mais quand en plus on vous dit « t’as pas d’amis ? ça m’étonne pas, t’es trop moche », là, on se demande vraiment ce qu’on fait là.
En troisième, j'ai enfin compris que le problème n'était pas moi, ni même tous ceux qui me rejetaient, mais c’était simplement que nous n'avions pas les mêmes priorités. Pour moi, c'est avant tout mon avenir, alors que pour ces filles, c’est plutôt maquillage, mecs, drague.
Aujourd'hui, je suis en seconde, et je suis entourée de gens qui me comprennent (en tous cas je l'espère), qui ont les mêmes idées que moi. Et je me sens beaucoup mieux, je suis heureuse que mes années de collège soient terminées.
Côté cœur, j’ai jamais vraiment été très chanceuse, dans cette société pourrie les mecs se fixent souvent sur le physique d’abord…enfin bref…
Voilà, j’ai sans doute fait la biographie la plus longue de l’histoire, je suis désolée, mais je crois qu’il fallait que ça sorte. Bravo à tous ceux qui ont tout lu